Qu'est-ce que le burnout ?
- amahy82
- 28 janv.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 mars
Le burnout : Comprendre, détecter et agir pour s’en prémunir
Le burnout est un sujet qui touche de plus en plus de travailleurs dans un monde où les attentes professionnelles sont souvent élevées et les ressources limitées. Mais que signifie vraiment ce terme, souvent mal compris ? Quelles en sont les conséquences et, surtout, comment le prévenir ? Si vous vous posez ces questions, cet article est pour vous.
1. Qu’est-ce que le burnout ?
Le burnout, ou syndrome d’épuisement professionnel, est défini par l'Organisation mondiale de la santé comme « un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès ». Contrairement à d’autres formes de mal-être, il est directement lié au contexte professionnel.
Il se caractérise par un déséquilibre entre :
Les efforts exigés et les récompenses reçues ;
Les attentes idéales et la réalité quotidienne ;
Les exigences du travail et les ressources disponibles pour y faire face.
Ces déséquilibres peuvent mener à une pathologie de surcharge, où l’on se sent littéralement dépassé par les attentes ou les responsabilités. Il est essentiel de noter que, bien que le burnout ne soit pas officiellement reconnu comme une maladie professionnelle en Belgique, il est considéré comme une maladie liée au travail, lorsque ce dernier constitue un facteur prépondérant de souffrance.
2. Quelles sont les conséquences du burnout ?
Les répercussions du burnout varient d’une personne à l’autre, mais plusieurs impacts probables peuvent être identifiés :
Sur vous-même

Il est fréquent que le burnout s’accompagne :
D’un épuisement physique et psychologique : une fatigue chronique qui persiste malgré le repos.
De difficultés cognitives : oublis, troubles de l’attention ou de la concentration, qui compliquent les tâches quotidiennes.
D’une perte de contrôle émotionnel : une sensibilité accrue, avec des réactions parfois disproportionnées face à des situations banales.
D’une distanciation mentale : un désintérêt pour le travail, parfois même un rejet total de celui-ci.
Ces symptômes peuvent également se doubler de plaintes secondaires comme une humeur dépressive, un stress intense ou des douleurs physiques. Mais leur intensité et leur apparition peuvent varier selon les personnes.
Sur votre équipe
Le burnout d’un membre d’une équipe peut également avoir des répercussions sur ses collègues, notamment :
Des attitudes négatives envers les collègues ou les clients : Il n’est pas rare qu’un collaborateur en burnout développe des comportements cyniques, de l’indifférence ou un détachement émotionnel, ce qui peut créer des tensions dans le groupe.
Une distanciation accrue : Cela peut se manifester par une absence d’implication dans les projets collectifs, ou un retrait physique et mental, ce qui alourdit la charge sur les autres membres de l’équipe.
Une dégradation des relations interpersonnelles : Les tensions ou incompréhensions peuvent augmenter, affectant la cohésion et l’efficacité du groupe.
Sur votre organisation
Sur le plan organisationnel, les conséquences peuvent se faire sentir de différentes manières :
Une probable baisse de la productivité, liée à l’absence ou au désengagement d’un salarié.
Une augmentation du turnover, notamment si le problème est systémique ou mal géré.
Un climat de travail qui peut se dégrader à cause de pressions supplémentaires sur les autres collaborateurs.
Bien entendu, ces impacts varient selon la gravité de la situation et la capacité de l’équipe ou de l’organisation à réagir rapidement.
3. Comment détecter le burnout ?
Le burnout ne se manifeste pas du jour au lendemain. Il suit souvent un parcours en trois étapes principales :
L’engagement excessif : Vous êtes motivé et enthousiaste, mais commencez à sacrifier des aspects importants de votre vie personnelle pour le travail
La fragilisation : Vous ressentez de la fatigue, de l’irritabilité et vous vous éloignez de votre idéal initial. Les premières tensions nerveuses apparaissent.
Le retrait protecteur : Vous développez un rejet croissant du travail, accompagné d’un épuisement total, d’une perte d’efficacité et de réactions émotionnelles incontrôlées.
Certains signes avant-coureurs doivent également vous alerter :
Penser constamment au travail, même au lit ou en vacances.
Sacrifier du temps familial ou personnel au profit de vos obligations professionnelles.
Une irritabilité ou des larmes faciles, inhabituelles chez vous.
Pour un diagnostic fiable, il est recommandé d’utiliser des outils d’auto-évaluation combinés au jugement clinique d’un professionnel. N’attendez pas d’arriver au « point de rupture » pour demander de l’aide.
4. Comment prévenir le burnout ?
Heureusement, le burnout peut être évité en adoptant une approche proactive. Voici quelques pistes à explorer :
Au niveau individuel
Apprenez à dire non : N’acceptez pas toutes les demandes sans évaluer vos capacités.
Écoutez votre corps : Fatigue persistante, douleurs, stress… Ces signaux sont là pour vous avertir.
Équilibrez votre vie : Accordez autant d’importance à vos activités personnelles qu’à votre travail.
Au niveau de l’équipe
Favorisez des moments de décompression en équipe (pauses, discussions informelles).
Encouragez la reconnaissance et le soutien entre collègues.
Au niveau de l’organisation
Ajustez les ressources aux exigences : Charge de travail, outils disponibles, formation adéquate.
Cultivez un environnement de travail bienveillant, où les employés se sentent entendus.
Mettez en place des dispositifs de prévention, comme des formations sur la gestion du stress.
Et maintenant, que faire ?
Le burnout n’est pas une fatalité. En tant qu’individu, manager ou dirigeant, vous avez le pouvoir d’agir pour vous protéger, protéger vos collègues et améliorer votre environnement de travail. Si vous vous reconnaissez dans ces lignes ou souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à me contacter. Ensemble, nous pouvons mettre en place des solutions adaptées à votre situation.
Vous méritez de retrouver sérénité et équilibre, au travail comme dans votre vie personnelle.
Alors, prêt(e) à passer à l’action ?
Alexandre MAHY, psychologue du travail, Argo's consulting.
Sources :
Kleijweg, J. H. M., Verbraak, M. J. P. M., & van Dijk, M. K. (2013). The clinical assessment of burnout: The added value of judgment combined with self-reporting tools. Occupational Medicine, 63(7), 507–515.
Leclercq, C., & Hansez, I. (2024). Temporal stages of burnout: How to design prevention? International Journal of Environmental Research and Public Health, 21(12), 1617.
Ministère du Travail belge. (2020). Reconnaissance du burnout comme maladie liée au travail en Belgique. Rapport officiel. Bruxelles, Belgique.
Organisation mondiale de la santé (OMS)World Health Organization. (2019). Burn-out an "occupational phenomenon": International Classification of Diseases.
Schaufeli et al., 2001
Schaufeli, W. B., Maslach, C., & Leiter, M. P. (2001). Burnout. Annual Review of Psychology, 52(1), 397–422.
https://www.siznursing.be/wp-content/uploads/2020/05/Communiqu%C3%A9.pdf?utm_source=chatgpt.comhttps://doi.org/10.1146/annurev.psych.52.1.397https://www.who.int/news/item/28-05-2019-burn-out-an-occupational-phenomenon-international-classification-of-diseases
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